La grille de lecture des statistiques Saga Corona relève de plus en plus de l’analyse psychologique ou de géo-sociologie que d’une expertise strictement mathématique. La tendance n’est pas bonne. On pouvait s’en douter, elle est aussi fragile car les volumétries en octobre sont faibles (moins de 5% des réservations annuelles dans notre panel). Cependant, lorsque on s’attache à ces détails, ceux où le diable se glisse… on peut y lire pas mal de choses.
Malgré l’incertitude sanitaire, octobre se maintenait :
La tendance de réservation en octobre était négative mais encore correcte grâce au départ immédiat. Manifestement, jusqu’en dernière minute (avant le confinement) les établissements ouverts ont trouvé des clients pour les dernières vacances d’automne.
Mais l’annonce du confinement impacte immédiatement les comportements d’achat :
Les chiffres s’effondrent en même temps que le confinement est déclaré début novembre. A ce titre, il faut tenir compte du fait que tous nos voisins, à quelques jours près, ont été confinés avec des mesures globalement similaires. La vision à long terme est obscurcie par le confinement et l’agenda devenus incertains.
Statistiques des réservations par marché émetteur :
L’ensemble des marchés émetteurs sont dans le rouge depuis le 1er octobre. La situation est globalement identique partout en Europe, même cause, mêmes effets à des degrés divers !
Pour le sud de l’Europe :
La demande italienne est la plus fortement impactée par le retour de la crise sanitaire. La Suisse est aussi fortement touchée.
Pour le nord de l’Europe :
Les tendances pour les pays émetteurs du Nord sont relativement alignées sur une forte baisse. On note que le Danemark est le pays le moins impacté.
Mais les « very Earlybooker » nord-européens ne changent pas totalement leurs habitudes. Ils réservent encore mais plus près de chez eux !
Si les réservations des destinations des pays du sud sont en forte baisse
Les campings allemands, autrichiens et suisses ainsi que ceux du Benelux enregistrent actuellement un fort dynamisme de la demande.
Les allemands, et plus généralement les marchés nord-européens, sont toujours les premiers à réserver. On peut constater qu’ils ajustent rapidement la nature de leur demande sur des destinations domestiques. Ne pouvant pas partir à Noël au soleil, peut-être pas non plus en février, ils réservent chez eux, dans des structures capables de les recevoir en hiver. Ces réservations en forte hausse ne concernent pas pour l’instant le printemps-été 2021.
Puis lundi dernier, le 9 novembre, on nous annonce un possible vaccin…
Les bourses s’envolent… Et les consommateurs se disent que les vacances à destination libre et ouverte reviennent dans le champ des possibles ? Quel impact ?
Ralentissement de la demande domestique au profit de l’étranger, du sud ? Ralentissement de la demande domestique au profit de personne tant que l’agenda vaccins ne se précise un peu ?